Pharma...si!
Que l'on me pardonne ce jeu de mots douteux, mais je pense être l'auteur d'une intéressante théorie économique, appelée à devenir l'un des grands enjeux du capitalisme moderne. J'appelle ça la "translation financière émotionnelle". En toute simplicité.
Quiconque a déjà fait un salon du bébé (bon, les célibataires, à moins d'avoir un goût pervers pour les poussettes trois-roues, vous n'êtes pas trop concernés) s'est un peu rendu compte que les marchands du temple attendent les futurs parents comme au coin d'un bois pour leur refourguer tout un tas de matos plus ou moins utile: écharpe indienne qui nécessite un bac+6 en nouage, abonnement à "Parents stressés mag", et bien sûr, thème de chambre "jolie princesse". Bon, c'est pas franchement passionnant. La seule et unique fois où nous sommes allés à un salon du bébé, l'Homme et moi, on s'est fait racoler par un commercial d'une caisse d'épargne-retraite qui nous poursuit encore aujourd'hui par téléphone! D'ailleurs, ça nous avait bien déprimés: vous devenez parents, vous ne serez plus jamais des djeunes cools qui vivent sans souci du lendemain. Non, vous aurez des plans d'épargne-retraite. Pourquoi pas la convention-obsèque, hein?
Mais je m'éloigne de mon sujet. Vous l'aurez compris, le jeune parent est une proie facile de la méphistophélique consommation, parce qu'il veut le mieux du mieux pour la prunelle de ses yeux, pour ce petit oiseau qui se doit d'avoir un nid ressemblant à la suite de Madonna au Ritz. Tous les achats que son égoïste de père ou mère faisait auparavant pour sa pomme (week-end teuf à Londres, jouets high-tech, collec de pulls "Comptoir des cotonniers") sont annulés et remplacés par des dépenses somptuaires chez Natalys. Tout ça pour un petit individu qui fait sous lui 3 fois par jour.
Je pensais avoir déjoué ce genre de piège, en me faisant par exemple prêter tout un tas de choses (ma fille a ainsi tellement de fringues empruntées à droite et à gauche qu'on dirait un bébé d'occasion). Et en fait, je me trompais. Moi aussi, j'ai opéré ma translation financière émotionnelle...Laquelle est-ce...Suspense...(En même temps, si vous avez lu mon titre foireux, le suspense est moyen)
Voilà, je suis toujours fourrée à la pharmacie. Mais attention, ma fille n'est jamais malade (du moins pas encore)! C'est juste qu'outre la boîte de lait vendue au prix du caviar, je prends un plaisir immense à me ruiner en produits Klorane et Mustela pour bébé qui sent bon (5 minutes par jour, le reste du temps le bébé sent le lait et/ou le caca): savons surgras pour peau sèche, shampooing à la camomille, tétines multicolores, laits de toilette, et tutti quanti. Forcément, je n'ai plus l'argent nécessaire pour faire chauffer ma CB en crèmes hydratantes fort onéreuses, cosmétiques bios et parfums luxueux. Mais le pire dans tout ça, c'est que je m'en fiche! Je suis ravie! J'ai l'impression d'être une bonne mère, et je me fais plaisir!
Si on m'avait dit que j'adorerais faire collection de toute la gamme Mustela, franchement...
Et vous? Comment s'est opérée votre translation financière émotionnelle? (les propriétaires de chiens et chats, ça marche aussi pour vous!)